2196 Articles 19 Vidéos + 100 000 Visites / Mois Bouaké, Côte d'Ivoire
Mais revenons au cœur du sujet. Cette démission survient dans un contexte judiciaire brûlant : l’affaire Valérie Yapo contre Tidjane Thiam, où la plaignante conteste la légitimité de son élection à la tête du PDCI, évoquant sa double nationalité au moment des faits. Le verdict, attendu, ce jeudi 15 mai 2025, pourrait bien faire basculer l’avenir du parti.
Tidjane Thiam a-t-il joué la carte du Gribouille, ce personnage légendaire qui, pour éviter la pluie, se jette à l’eau ? En démissionnant à la veille du verdict, l’ex-patron de Crédit Suisse semble vouloir court-circuiter la justice, anticipant ainsi à un jugement qui lui serait probablement défavorable. Un congrès express, dit congrès extraordinaire éclaté est convoqué qui verra sa trimpohale réélection (100 % des voix, 97,16 % de participation selon les résultats du congrès de ce mercredi 14 mai 2025), mais une manœuvre trop grossière pour les initiés.
Poussons l’analyse plus loin. Si la justice rend un verdict défavorable à Thiam, cela entraînerait l’annulation de toutes les décisions prises sous sa présidence. Ce qui aura pour conséquence directe l'illégitimité du bureau politique ayant convoqué le congrès extraordinaire de ce mercredi 14 mai 2025, ouvrant la voie à de nouveaux recours judiciaires. Un imbroglio politico judiciaire sans fin.
Pour éviter l’enlisement, le PDCI doit faire preuve de courage. Retourner au bureau politique préexistant, avant la disparition du président Bédié. Les cadres du parti doivent présenter leur mea-culpa aux militants et s’engager dans une véritable ouverture démocratique, sans calculs obscurs.
Le temps des manœuvres éculées est révolu. Le PDCI, s’il veut survivre, doit choisir la transparence. La balle est dans leur camp.
Thierry ADAMA, éditorialiste politique, écrivain