2248 Articles 19 Vidéos + 100 000 Visites / Mois Bouaké, Côte d'Ivoire
Arrivé à Abidjan le 29 mai, le chef du gouvernement sénégalais a d’abord eu un entretien avec son homologue ivoirien, Robert Beugré Mambé, avant de poursuivre son périple à l’intérieur du pays. À Bouaké, il a salué la coopération entre cette ville et Ziguinchor, sa ville natale, initiée en 2018 à travers un jumelage symbolique. Mais pour lui, cette coopération doit désormais dépasser le cadre protocolaire pour se concrétiser dans des actes concrets.
''Je suis ici pour lancer un message fort , celui du rapprochement entre les peuples. L’Afrique de l’Ouest, c’est un seul et même peuple '', a affirmé Ousmane Sonko devant une assemblée attentive.
Face au maire de Bouaké, Amadou Koné, qui a présenté les avancées économiques locales notamment le Forum "Invest in Bouaké", Sonko a fait preuve d’une rare lucidité politique. Tout cela est beau, mais travailler à l’entente des peuples est encore meilleur',insistant du coup sur le fait que le développement matériel ne peut remplacer la reconstruction du tissu social, fragilisé par ce qu’il a qualifié de '' culture de la détestation de l’autre''.
S’appuyant sur l’héritage des empires historiques de la région, comme ceux du Ghana et du Mali, Sonko a exhorté les dirigeants à ne pas trahir l’idéal d’unité de ces civilisations anciennes. Pour lui, la CEDEAO et l’UEMOA doivent être réanimées à travers une intégration par la base, en s’appuyant sur la décentralisation, véritable levier de diplomatie populaire.
Dans un pays engagé dans un processus électoral tendu, le discours de Sonko résonne comme une mise en garde sobre mais ferme. Il a insisté sur la nécessité d’éviter toute instrumentalisation des clivages ethniques ou politiques.
''Le meilleur rempart contre les ruptures entre les peuples, entre les nations, c’est l’intégration des peuples avant celle des États.''
I. COULIBALY