2153 Articles 19 Vidéos + 100 000 Visites / Mois Bouaké, Côte d'Ivoire
C'est dans ce contexte que le maire de la commune de Botro a fait une sortie, le 28 janvier dernier, pour recentrer le débat. « À qui prête-on de l'argent? A-t-il interrogé avant de répondre: c'est à celui qui peut payer, celui à qui on a confiance. On ne donne pas crédit à celui qui ne peut pas rembourser», a martelé Yao Kouassi Maurice
En juin 2022, Sika finance affichait, dans ses colonnes, l'encours de la dette publique de Côte d'Ivoire à hauteur de 21 498 milliards FCFA sur les 6 premiers mois de l'année, contre 18 881,6 milliards FCFA à la même période de l'année 2021, soit une augmentation de 13,9% (+2 616,4 milliards FCFA). Des chiffres loin d'inquiéter l'entrepreneur Yao Kouassi Maurice, fondateur du collège Akpolè Kouadio de Botro. « Il n'y a pas d'entreprise, d'administration ou de pays qui ne contracte pas de dettes; ça n'existe pas ! Personne, aucune entreprise ne paye cash » a-t-il insisté.
Pour le premier magistrat de Botro, l'endettement se justifie par le choix du développement étendu à tous les 31 régions du pays. «Aujourd'hui, notre parti au pouvoir fait du développement dans toute la Côte d'Ivoire. On n'a jamais vu ça auparavant. Le petit goudron qu'on fait ici à Botro se fait dans toute la Côte d'Ivoire, le petit pont, le petit château d'eau qu'on fait ici se fait, également, dans toute la Côte d'Ivoire. Malgré ça, certains vont jusqu'à dire que c'est avec crédit (rire)...», a t-il ironisé.
Il y a peu, ce même débat avait amené le ministre de l'Économie et des Finances, Adama Coulibaly, à faire une importante mise au point, chez nos confrères de Fraternité Matin, soulignant qu'« en Côte d’Ivoire comme ailleurs, la dette est contractée afin de combler l’insuffisance de ressources nécessaires pour financer les investissements prévus. Ces investissements, par la suite, génèrent les ressources nécessaires au remboursement de ces dettes (...) La dette fait partie intégrante des modèles de développement économique, elle n’est pas un mal en soi. Le tout, c’est de l’utiliser à bon escient et de manière efficiente, comme le fait la Côte d’Ivoire.»
La Côte d'Ivoire, dans la dynamique de pays émergent insufflé par le président de la République Alassane Ouattara, consacre la majorité de sa dette intérieure et extérieure au développement des infrastructures routières pour fluidifier le trafic et faciliter, de ce fait, le déplacement des biens et des personnes, des infrastructures sociales comme l'hydraulique, l'électricité, la santé, l'éducation et bien d'autres. Botro étant embarqué dans cette dynamique, le maire Yao Kouassi Maurice dit s'insurger, tout naturellement, contre ces critiques acerbes à l'endroit de celui qu'on surnomme, affectueusement, le bâtisseur de la Côte d'Ivoire moderne.
K.SEKONGO