les experts pour lutter contre les accidents et les maladies
La cérémonie de clôture des célébrations nationales de la 22e Journée Mondiale de la Sécurité et de la Santé au Travail (JMSST) et de la 28e Journée Africaine de la Prévention des Risques Professionnels (JAPRP) s'est tenue le vendredi 26 avril 2024 à la salle de conférence de l'Université Internationale ICK de Bouaké. Au terme de ces assises, les experts ont émis cinq recommandations pour lutter contre les accidents et les maladies professionnelles.
Débutées le mercredi 24 avril dernier , les célébrations nationales de la 22 ème Journée Mondiale de la Sécurité et de la Santé au Travail ( JMSST) ont été clôturées , le vendredi 26 avril 2024.Au total 285 acteurs du travail issus de 130 entreprises, 6 associations syndicales patronales et ONG, 12 organes de presse, 8 associations d'artisans et 4 ministères ont pris part à ces journées. Toutes les parties prenantes, à l'exception de la presse, ont activement participé aux travaux pour dégager cinq recommandations clés visant à lutter contre les accidents et les maladies professionnelles, en tenant compte des effets néfastes du réchauffement climatique sur le monde du travail.
Les participants ont souligné l'importance d'intégrer l'évaluation des risques liés aux changements climatiques dans la gestion des systèmes d'hygiène, de sécurité et d'environnement. Ils ont également proposé d'aménager les horaires de travail en tenant compte du changement climatique par le biais de la législation. Par ailleurs, la mise en place d'une équipe projet chargée de l'assurance agricole pour l'indemnisation des agro-victimes des catastrophes naturelles liées aux changements climatiques a été recommandée, ainsi que la création d'antennes régionales de la santé et de la sécurité au travail en Côte d'Ivoire. Enfin, il a été suggéré de doter la direction de la santé et de la sécurité au travail des moyens de locomotion nécessaires. Ces recommandations, si elles sont mises en œuvre, permettront de réduire considérablement les accidents et les maladies professionnelles, ainsi que les coûts importants associés à leur réparation. Selon les statistiques en Côte d'Ivoire, la CNPS dépense chaque année 8 milliards de FCFA et les entreprises dépensent 32 milliards de FCFA pour les réparations.
Le thème central des JAPRP, "Impacts du changement climatique sur la sécurité et la santé au travail", a été abordé lors d'une conférence présentée par le Dr Koffi Gui Roger Yobouet, enseignant-chercheur à l'Université Alassane Ouattara de Bouaké. Il a souligné que l'impact du changement climatique sur la qualité de l'air, de l'eau, la sécurité des habitants et l'approvisionnement en aliments sains pourrait nuire à la santé des travailleurs. Il a également mis en évidence l'impact du changement climatique sur les conditions de travail, en mettant en avant le stress thermique qui affecte les performances humaines. Pour faire face aux effets du changement climatique au quotidien, le conférencier a proposé plusieurs actions, dont l'adoption de gestes éco-responsables sur les lieux de travail.
Aussi, ces célébrations ont été l'occasion d'identifier les secteurs d'activités à fort potentiel de risques. Selon le Dr Ake Lolo, directrice régionale de l'Antenne régionale de la santé et de la sécurité au travail de Bouaké, Hambol et Iffou, ainsi que M. Lago Edi-Arnaud, gestionnaire des services de contrôle à la CNPS de Bouaké, ces principaux secteurs sont l'agriculture, la construction et l'industrie extractive. Dans ces trois secteurs, piliers de l'économie ivoirienne, les conditions de travail restent pénibles, selon Dr Ake Lolo. Nous pouvons relever, entre autres dysfonctionnements, l'usage incontrôlé des produits phytosanitaires dans l'agriculture, une mauvaise organisation des chantiers dans le BTP, ainsi que des risques d'explosion et d'ensevelissement dans le secteur minier.
Pour ce qui est de la prise en compte du secteur informel et des travailleurs indépendants dans les programmes de prévention des risques d'accidents et de maladies liés au travail ?", les panelistes ont défini quatre composantes stratégiques pour le déploiement de la SST dans le secteur informel. Il s'agit de la gouvernance, de la connaissance des risques et des partenariats, de la promotion de la prévention des risques, ainsi que du suivi, de l'évaluation et de l'apprentissage.
Dans l'ensemble, les célébrations nationales de la 22e Journée Mondiale de la Sécurité et de la Santé au Travail (JMSST) et de la 28e Journée Africaine de la Prévention des Risques Professionnels (JAPRP) ont été un franc succès pour les organisateurs, tant en termes de qualité des propositions que de nombre important de participants.
K.S