TABASKI/ ADJAMÉ: ATTENTION DANGER, LES PETITS BANDITS À L'AFFÛT POUR DÉTROUSSER LES VOYAGEURS !

Landry KOUAME Ven 08 Juillet 2022 societe [620 articles] 1465 Vue(s)
Une gare ici Adjamé bondée de monde en partance vers les villes de l'intérieur
Ce vendredi 8 juillet, veille de la fête de Tabaski, comme d'ailleurs a toutes les grandes occasions festives religieuses ou non , c'est affluence des grands jours à la gare routière d'Adjamé. En partance pour les villes de l'intérieur du pays, les usagers ont pris d'assaut la commune en quête d'un véhicule de transport en commun. Dans ce gigantesque ballet de va et vient, les petits rabatteurs aux idées noires guettent la moindre faille pour frapper. Attention danger!

Voyager cette veille de Tabaski relève d'un parcours de combattant pour les nombreux usagers qui se sont déployés, à Adjamé, dès l'aube. Il est à peine 10heures et les grandes compagnies telle que  UTB affichent complet.

Sans tickets et la moindre garantie de pouvoir embarquer au bout de la journée, certains candidats au voyage s'arment, toutefois, de patience. D'autres ont le masque, gagnés par le désespoir. Les vendeurs et vendeuses ambulants proposent leurs articles aux entrées des gares qui sont noires de monde. Les rabatteurs, eux, vantent à qui veut les entendre des possibilités de voyager  en un temps record, grâce à des mini-cars à la réputation sulfureuse.

 

 

" On va tous les voler"

 

 

Alors qu'il a déjà son billet d'AT Transports en poche, Monsieur K.C,  en partance pour Bouaké, se laisse séduire par cette offre et decide de tenter le coup. Avec l'espoir de gagner  du temps. Sur les pas de son interlocuteur, l'adulte d'une cinquantaine d'années débarque dans une gare de fortune. A quelques encablures du carrefour Renault. Aucun véhicule en stationnement sur les lieux. Et pourtant, les clients s'y bousculent. <<Il y a un car vert qui va stationner tout de suite. Passagers de Bouaké, prenez les tickets>>, crie un démarcheur. K.C veut se rassurer avant de s'exécuter,  mais son guide de circonstance exerce une  pression écrasante. Le trolley posé a même le sol, il veille au grain quand il entend soudain: " On va tous les voler". Son accompagnateur est mêlé à cette sombre déclaration. Plus question pour K.C de rester plus longtemps dans ce coin. Malgré les tentatives de persuasion du rabatteur, il s'en va regagner AT Transports. Un homme averti en vaut deux, dit-on.

 

 

"Surveillez vos bagages"

 

 

Ici, l'homme ne manque pas de raconter cette cocasse aventure à son voisin. Et de tirer la conclusion selon laquelle <<les services des " coxers" ne sont très souvent que des pièges déguisés dans cet environnement où la chasse au profit fait rage>>. Dans l'attente des départs, c'est le calme plat. Une atmosphère de deuil que vient percer cette alerte lancée à intervalles réguliers par un agent de gare. " << Surveillez vos bagages. Si vous vous faites voler, vous allez appeler Alassane Ouattara pour vous dédommager", prévient-il avec cette note d'humour pour amplifier son message. Mais à Adjamé, on n'est jamais assez prudent. La moindre erreur est fatale. Avec la vitesse d'un éclair et la précision d'un chirurgien, les voleurs frappent là où ça fait mal. Un candidat au voyage est, malheureusement, passé  à la trappe. Son téléphone portable lui a été subtilisé tout en douceur. Son erreur, c'est de l'avoir logé dans la  poche arrière de son pantalon. Une victime parmi tant d'autres en cette veille de Tabaski marquée par une  affluence record dans les gares d'Adjamé.

 

 

MARIUS DE GNALEY, A ABIDJAN

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