Côte d'Ivoire / Affaire ''Crise au sein du Royaume Baoulé'' : Agacé, un cadre fait des confidences et donne sa part de vérité dans la chronologie des faits

Landry KOUAME Mer 17 Juillet 2024 politique [555 articles] 1206 Vue(s)
Agacé un cadre fait des confidences et donne sa part de vérité dans la chronologie des faits
La crise au sein du Royaume Baoulé continue d'alimenter les débats. Exténué par les interprétations et autres prises de positions presqu'aux relents politiques, un cadre dudit royaume , dans une lettre dont copie est parvenue , à igbeke.com fait des confidences sur la chronologie des faits de cette succession depuis la Reine Abla Pokou jusqu'à ce jour.

''Frère, sœur, peuple baoulé, chers ivoiriens, frères africains.
La persistance du débat relatif à l’ordre successoral au sein du Royaume Baoulé auquel nous assistons sur les réseaux sociaux est le résultat de la parfaite méconnaissance de l’histoire et des règles de succession du royaume et de l’intrusion de certains politiques dans nos us et coutumes.
Par conséquent, en ma qualité de baoulé de Sakassou, notamment de oualèbo, le devoir de vérité s’impose à nous pour informer le peuple baoulé, les autorités et ramener la quiétude au sein du royaume baoulé, sans prétention aucune.
A titre de rappel historique, il est de notoriété publique qu’au terme du règne des reines Abla Pokou et Akoua Boni, Le Premier Roi homme sur le trône des baoulé fut Kouakou Djè, de la famille Djè. 
Plus tard, l’un de ses successeurs, en l’occurrence Kouamé Djè 1er qui lutta contre le colonisateur français fut capturé et tué sur la place publique en 1901.
Son fils, le Roi Djè lozo, continua le combat jusqu’à sa mort. L’intérim de son règne fut assuré par nanan Kouadio N’Dri en qualité de Roi-Regent jusqu’à son décès en 1925. 
Au décès de Roi-Regent que fut Nanan Kouadio N’Dri, le trône est transmis de plein droit à Djè Gaza Aya, unique fille du Roi Djè Lozo. 
Djè Gaza Aya qui a été mariée « Atounvlê » avait une fille et trois garçons en bas âge nommés comme suit en souvenir des anciens rois :
Kouamé Tano appelé affectueusement « Moh Tanoh » ;
Kouamé Guié George ;
Kouamé Lozo Gilbert ;
Kouamé Toto Jean.
Dans l’incapacité de pouvoir s’asseoir sur le trône et dans l’attente de la maturité de ses fils, Djè Gaza Aya fit venir M. Djo Kouakou, très grand orateur du village de Ondoukou-PKLI et l’installa en qualité de Roi.
Détentrice exclusive du trône, elle lui attribua d’autorité le nom de Kouakou Anougblé II comme nom de règne, en souvenir de son ancêtre à elle nommé Kouakou Anougblé.
En contrepartie de ce service rendu pour assumer cette lourde responsabilité, le Roi Kouakou Anougblé II demanda à la reine mère Djè Gaza Aya de permettre à ce que l’un de ses descendants, en l’occurrence son petit-fils Anougblé Jean-baptiste, accède un jour au trône, à titre exceptionnel.
La reine mère Djè Gaza accepta et des sacrifices furent faits pour sceller ce pacte.
Question : Mais Pourquoi ce dernier ? 
C’est le début de l’intrusion des politiques dans les affaires du royaume baoulé.  
Visionnaire et en parfait accord avec le Roi Kouakou Anougblé II, le Président Houphouët-Boigny décide d’adopter l’une des filles du Roi Kouakou Anougblé II qui se trouve être la mère de Anougblé Jean-baptiste, futur Roi des Baoulé à l’époque afin d’avoir une mainmise totale sur le royaume dans les années à venir.
Au décès du Roi Kouakou Anougblé II en 1957, le premier fils de la reine, nommé Kouamé Guiè George (père de Honoré Guiè) accède au trône avec pour nom de règne Kouamé Djè II.
Durant son règne ponctué de quelques désaccords avec le Président Houphouët-Boigny, la chaise royale des baoulé disparait mystérieusement du royaume et réapparait à Yamoussoukro chez le Président Houphouët-Boigny avec des accusations portées contre l’ainé des fils du Roi Kouamé Djè II.
Question : A ce jour, cette chaise s’y trouve. Mais à quelle fin ?
Au décès du Roi Kouamé Djè II en 1978, les dépositaires de la tradition et de la succession (djèffouès et villages nobles), décident d’attribuer le trône à Anougblé Jean-baptiste pour respecter l’accord conclu entre la reine mère Djè Gaza Aya et le Roi Kouakou Anougblé II.
Kouamé Toto Jean, dernier survivant des trois (03) garçons de la reine mère Djè Gaya Aya s’y oppose, au motif qu’en sa qualité d’ayant droit qui a fait « l’atchoin », c’est au terme de son règne que Anougblé Jean-baptiste pourra accéder à son tour au trône. 
Cette opposition qui contrecarre les plans de certaines personnes n’est pas de nature à plaire à tous, obnubilés à l’idée d’avoir un Roi à leur solde.
De l’or et des objets royaux disparaissent comme par enchantement de la cour royale et un doigt accusateur est porté contre Kouamé Toto Jean qui assurait le rôle de régent de la Cour Royale.
Après plusieurs années d’opposition qui dura de 1978 à 1995, Kouamé Toto Jean, patriarche de la famille Djè, propriétaire du trône royale, autorise l’intronisation de Anougblé Jean-baptiste en 1995 avec pour nom de règne Kouakou Anougblé III. 
Au décès de ce dernier en 2002, la famille Djè désigna Guiè Akissi Christine, épouse Diomandé, pour assurer l’intendance de la cour royale avant l’intronisation d’un futur Roi désigné au sein de la famille Djè.
Malheureusement, dans le cadre de la gestion provisoire de la Cour Royale, l’autoritarisme et le goût du pouvoir l’ont conduit à des excès, entrainant ainsi le soulèvement de la population, le décès de certaines personnes et son départ de la cour royale dans les conditions connues de tous.
A sa suite, la clé du portail de la Cour Royale fut confiée par la famille Djè à Anougblé Monique, sœur du défunt roi pour faciliter les préparatifs des obsèques du roi défunt.
La suite est connue de tous.
La famille Djè à qui revenait la charge de faire l’atchoin et de désigner le nouveau Roi n’est pas associée aux préparatifs des obsèques du Roi défunt qui ont finalement lieu en 2016.
Elle est écartée en raison des derniers évènements liés aux agissements de Guiè Christine et des réserves du Président Henri Konan Bédié à l’encontre du Président Honoré Guié, porte-parole de la famille Djè, ex-président de la Commission Nationale Electorale dont l’indépendance d’esprit ne rassure pas.
C’est pourquoi, en concertation avec le Conseil du Royaume baoulé, les notables de la cour royale et le Président Bédié qui a séjourné trois (03) jours durant à Yablassou (Sakassou), la décision fut prise d’installer Anougblé Monique sur le trône.
Ainsi, à la surprise de tous, notamment de la famille Djè, elle est officiellement présentée au Président de la République, sous le regard approbateur du président HKB, en qualité de Reine à la place royale de sakassou avec pour nom de règne Akoua Boni II.
Question : une femme peut-elle succéder à son frère sur le trône ?
Question 2 : Une femme peut-elle être intronisée sur le trône réservé aux hommes ? 
Question 3 : a-t-elle été intronisée en qualité de reine ou reine mère ?
Question 4 : si elle était reine mère comme veulent nous le faire croire certains, pourquoi a-t-elle eu pour nom de règne Akoua Boni ?
Question 4 : Pourquoi le Président Bédié, grand sage du pays baoulé a-t-il validé ce choix ?
La famille Djè à qui il fut demandé de prendre acte pour « ne pas verser le visage du président HKB à terre devant son frère Ado » a effectivement pris acte à la demande des anciens en 2016.
Durant son règne, la reine Akoua Boni demanda à son fils, KASSI Anvo Michel de la représenter à des cérémonies ou déplacements en raison de son âge avancé.
A ce titre, il fut « mystiquement » préparé à Sakassou et au Ghana pour assurer ce rôle afin de se prémunir contre toute éventualité. 
Question 5 : cette préparation mystique est-elle une intronisation ?
KASSI Anvo Michel prit goût à la représentation et se mit à rêver d’un destin royal, en qualité de ROI.
La sortie du PDCI du groupement RHDP va accélérer la crise entre mère et fils.
Le PDCI, reprochant à la reine Akoua Boni II sa proximité avec le pouvoir, décide de soutenir le fils, KASSI Anvo Michel pour le positionner Roi et avoir la mainmise sur l’ensemble du V baoulé.
Une stratégie est adoptée par ce parti : celle consistant à indiquer à tous que Akoua Boni II n’est pas Reine, mais plutôt Reine-mère et faire la propagande pour indiquer que Kassi Anvo Michel est ROI. 
Ainsi, en 2019 sous la poussée de certains cadres de ce parti politique, une note signée du chef de village Kouadio Kouassi est adressée au préfet de Sakassou pour signifier l’intronisation du Roi KASSI Anvo Michel.
Informée de cette tentative de coup d’Etat, la reine mère Akoua Boni entra en colère et somma le préfet de prendre des mesures conservatoires à l’effet de le mettre aux arrêts ou de l’interdire de séjour dans l’ensemble du V baoulé en raison de la production de ce document qui, selon ses dires, est manifestement un faux car unique personne intronisée en qualité de Reine et non de Reine mère.
Le préfet du département de Sakassou, visiblement gêné, pris néanmoins soin de demander à ce dernier d’éviter de se rendre dans le département de sakassou. 
Affaiblie par la maladie, profondément humiliée et marquée par le comportement indigne de son fils qui a fait de son règne un cauchemar, la Reine Akoua Boni II, qui ne s’adressait plus à son fils, décéda en 2023 en proférant des paroles de malédictions à l’endroit de son fils. 
Son décès, attribué par les sachants à la manifestation de la colère de la chaise royale profanée fut suivi de celui du président Henri Konan Bédié le 1er Aout 2023, acteur principal de l’intronisation de la Akoua Boni II sur le trône royal, en violation des us et coutumes du peuple baoulé. Relativement à la colère du trône, il faut rappeler, à toutes fins utiles, que ces deux décès furent précédés par :
La perte de vue et le rappel à Dieu du Ministre Paul Akoto Yao ;
La longue maladie (coma) d’une autorité politique attribué officiellement attribué au COVID 19 ;
La dégradation de l’état de santé de l’ex porte-parole de la cour Royale de sakassou ;
La perte de vue partielle ou temporaire de certaines autorités traditionnelles impliquées dans ladite intronisation ;
Le décès en cascade de certains cadres.

Au regard de ce qui précède et après consultation des ancêtres pour connaitre les causes de ces nombreux décès, l’ensemble des acteurs encore en vie ayant contribué à l’intronisation non conforme de la reine Akoua Boni II sur le « Yassouah Bia » ont décidé de prendre leur responsabilité en disant le droit traditionnel, loin des intrigues politiques, histoire de préserver leur vie et refermer définitivement la parenthèse Anougblé.
C’est pourquoi, ces derniers attribuent le trône à la grande famille Djè, propriétaire du trône, qui est composé de trois trois (03) sous famille : la famille Guiè, la famille Lozo, la famille Toto, descendantes des trois (03) garçons de la reine-mère Djè Gaza Aya que sont :
Kouamé Guiè George
Kouamé Lozo Gilbert
Kouamé Toto Jean
Question 6 : mais pourquoi Kouadio Maxime ?
Après le règne des Guiè à travers Kouamé Guiè George sous le nom de nanan Kouamé Djè II (1958-1978), le trône est aujourd’hui entre les mains de Kouamé Lozo Gilbert, le deuxième fils de la reine-mère Djè Gaza Aya.
Ce dernier étant décédé, le trône revient de plein droit à son unique enfant survivant de ses jumelles : N’DA Amoin Eugenie.
Consciente de ne pouvoir s’asseoir sur le Yassouah Bia réservé uniquement aux hommes, elle proposa son premier fils, Kouadio Maxime, dont le père Kouadio Kra Jonas est de Koumlè (Sakassou).
C’est ainsi que Kouadio Maxime est intronisé 14 ième Roi des Baoulé le 17 juin 2024 à l’unanimité des membres :
de la famille Djè (Guié, Lozo, Toto) ;
des villages nobles en charge de la désignation du nouveau Roi ;
des Djèffouès en charge de la protection et de l’intronisation du nouveau Roi ;
du Conseil du Royaume baoulé regroupant les 39 cantons du V baoulé ;
du collège des sages du Royaume baoulé regroupant les quatre tribus (oualèbo, faafouès, n’dranouan et kodèh) dépositaires du trône royal ;
du Collège des sages de oualèbo.

Mais aujourd’hui que constatons nous ?
La famille Anougblé, qui n’est pas du sang royal, car issue de la descendance de Djo Kouakou, originaire de ONDOUKOU PKLI, s’attèle sans relâche à détruire au quotidien l’image et l’honorabilité du peuple baoulé à travers des images, déclarations et mises en scène diffusées sur les réseaux sociaux ;

l’agitation et la frénésie continue du sieur Kassi Anvo Michel qui s’autoproclame Roi des Baoulé en tous lieux, notamment sur les réseaux sociaux, d’où le nom du Roi facebook ;

La manipulation par le reniement de la qualité de « reine » de Akoua Boni II pour la qualifier de « Reine-mère » afin d’inclure dans l’esprit de tous que son fils est le Roi ;

L’acharnement et le dénigrement systématique de la famille Djè sur les réseaux sociaux afin de tenir son image et l’accabler de tous les maux ; 

Le mensonge proféré à l’encontre de la mère du nouveau souverain, la reine-mère N’Da Amoin Eugenie, unique survivante des jumelles de feu Kouamé Lozo Gilbert, deuxième fils de Djè Gaza Aya ; 

L’absence d’image, de témoins, de lieu, de date de cette supposée intronisation, contrairement à celles de l’intronisation de Akoua Boni II et de Kouakou Djè II disponible sur google ;

La propagande sur les réseaux sociaux du faux document signé du nom de Kouadio Kouassi et notifiant l’intronisation du Roi KASSI Anvo Michel contre lequel le Préfet de Sakassou s’est abstenu de porter plainte pour « faux et usage du faux » afin de ne pas envenimer la situation qui prévalait entre la reine Akoua Boni II et son fils.

l’invitation dans les affaires de la Cour Royale, sans y être autorisé, du PDCI soucieux d’avoir un « Roi sous contrôle », « vassalisé » pouvant garantir sa victoire aux élections présidentielles de 2025.

La volonté du PDCI de se substituer à la Cour Royale des Baoulé pour introniser un Roi à la solde, en la personne de KASSI Anvo Michel. 

Le non-respect des décisions et institutions du Royaume Baoulé qui le fragilisent ;
Pour information ou rappel à tous, le royaume baoulé fut dirigé par les Reines Abla Pokou et Akoua Boni (1760-1790). Puis les Rois Nanan Kouakou Djè (1790-1820), Nanan Kouamé Toto (1820-1840), Nanan Kouakou Anougble (1840-1870), Nanan Toto Dibi (1870-1880), Nanan Toto Yeman (1880-1890), Nanan Kouamé Djè 1 (1890-1902), Nanan Djè Lozo et Nanan Kouadio N’Dri, (1902-1925), Nanan Kouakou Anougblé II (1925-1958), Nanan Kouamé Djè II (1959-1978) et Nanan Kouakou Anougblé III (1995-2002), Nanan Anougblé Monique dite Akoua Boni II (2016-2024).


Un cadre annonyme 

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