Gbêkê / Développement Humain : Pourquoi les politiques doivent davantage promouvoir des champions locaux

Landry KOUAME Sam 21 Septembre 2024 politique [523 articles] 225 Vue(s)
Nos autorités doivent promouvoir les valeurs et compétences locales locales
Après les infrastructures, place aux ressources humaines à Bouaké par ricochet dans le Gbêkê. Après les actions entreprises sous le leadership éclairé du Chef de l'Etat ,SEM 'Alassane Ouattara, grand bâtisseur, le temps est désormais opportun pour les cadres politiques locaux d'implémenter dans le Gbêkê ce qui se fait au plan national. Le ministre -maire Amadou Koné de la commune de Bouaké a décidé de faire de sa ville un '' Bouaké nouveau ''. Cette belle initiative qui s'inscrit dans le cadre de la politique solidaire du gouvernement doit prendre en compte plusieurs aspects dans sa réalisation. Mais à notre avis, l'implémentation n'est pas suffisamment huilée. Et si les choses restent en l'état comme pour paraphraser l'artiste reggae, Tiken Jah Fakoly, l'' 'éléphant bouakois risque d'arriver avec un pied cassé.''

En effet, si la salubrité dans la commune de Bouaké est bien lancée, l'un des premiers aspects à prendre en compte par nos autorités politiques, administratives ou économiques doit être aussi la promotion de l'homo sapiens. C'est à dire que L'Homme doit être au Centre du '' Bouaké nouveau ''. Il est donc temps de promouvoir des champions locaux à Bouaké et dans le Gbêkê. Nous ne disons pas de ne pas intégrer les valeurs venues d'ailleurs. Nous disons qu'il faut aussi promouvoir les valeurs que nous avons sur place à Bouaké et dans le Gbêkê. Car, il est évident que nul ne peut vivre en autarcie ni en vase clos.'' Il n y a de richesses que d'hommes '', disent volontiers les économistes. Comment peut-on vouloir d'un Bouaké nouveau ou encore d'un Gbêkê uni et prospère sans promouvoir nos valeurs locales. Pourtant le constat est loin de donner de l'espoir. Nous allons juste évoquer quelques cas. 
Au lieu de promouvoir au plan culturel les valeurs locales qui existent à Bouaké et dans le Gbêkê, certaines autorités politiques  préfèrent inviter à chaque Grand rendez-vous festif des artistes venus d'Abidjan. Nous n'avons rien contre ces artistes. Mais, il faut le dire tout net, cela est contre-productif au plan culturel et économique pour Bouaké et pour la région de Gbêkê. Le dernier événement en date qui a mobilisé le Gbêkê fut la cérémonie de distribution de kits scolaires par la Fondation Children of Africa de la Première Dame Dominique Ouattara aux écoliers. C'était le jeudi 19 septembre 2024, au Groupe Scolaire Tsf 1 Bassa. Ce jour là,les artistes mis en avant au cours de cette belle cérémonie furent Kédjévara DJ et Abomé l'éléphant. Nous pensons  honnêtement que la Première Dame Dominique Ouattara n'est pas venue à Bouaké pour  assister à du ''réchauffé'' autrement dit voir prester des artistes d'Abidjan. La présidente de Children of Africa les voit jouer déjà à Abidjan. L'on me répondra que ces stars étaient là pour le public composé spécialement d'écoliers, leurs ''idoles''. Si on peut le leur concéder, l'on peut par contre regretter que les artistes locaux comme Mansa  Solo  et le groupe traditionnel Wakadan aient presté avant l'arrivée de la Première Dame. Elle aurait eu l'occasion de voir des talents qui émergent dans le Bouaké nouveau. Le Goli de Bendekouassikro dont la renommée a atteint l'International  a été royalement ignoré à cette cérémonie. Pour la maîtrise de la cérémonie Docteur Botti Landry,un jeune et brillantissime talent a bien conduit la première partie avant d'être botté en touche pour céder le crachoir à l'animatrice Tata Naomi lorsque les officiels ont foulé la place publique de l'école Bassa. Pourtant, Botti est un maître de cérémonie pétri de talent. L'on évoquera des questions de protocole. Soit! Toutefois, ce cas n'est que la face visible de l'iceberg. En effet , à l'occasion des cérémonies organisées à Bouaké et dans le Gbêkê depuis des lustres, le matériel, la logistique, la restauration voir les ressources humaines ( hôtesses, animateurs, restauratrices) sont souventes fois venues d'Abidjan. 
Pour le Bouaké nouveau à construire, il nous faut revoir les donnes sur ces aspects mais surtout sur le plan de la communication. Des hommes de médias sont convoyés, logés et choyés à Bouaké pour la couverture d'un évènement qui dure moins d'une demie journée. Alors qu'une semaine avant, la Nation a été informée de la tenue de la cérémonie par les hommes et femmes des médias locaux. Après leur départ, il reviendra encore aux journalistes locaux de faire le bilan de l'événement. Les autorités pourraient aller plus loin en accompagnant les startups intervenant dans la communication. Des jeunes essaient de creuser leur trou. Il suffit d'accompagner des startups évoluant dans les médias comme Taleeb info, igbeke, , radio mediaplus., Gbêkê Fm..
..mis en place par des promoteurs locaux pour booster l'économie locale. 
A titre de piqûre de rappel, dans un passé récent des autorités, non des moindres venaient de partout pour découvrir l'orchestre de la fraternité Ivoirienne ( OFI) jouer à la piscine municipale ou à l'occasion de la foire commerciale de Bouaké. De nombreuses personnes comme les présidents Yameogo Maurice de la Haute Volta ( Burkina Faso), Mobutu Sesseko du Zaïre ( RD Congo) venaient découvrir Bouaké et ses merveilles notamment le bal masqué et le concours miss carnaval. 
Au plan sportif, il faut saluer le maire Amadou Koné qui a décidé d'apporter son appui à Bouaké Football club ( BFC) pour sa montée et son maintien en première division de football. Il entend aussi réveiller le carnaval. Au sommet du Gbêkê, le ministre président du Conseil régional, Jacques Assahoré Konan s'emploie déjà à mettre en place un club Omnisports pour redynamiser le sport pluridisciplinaires dans sa région. 
Les autres cadres devraient pouvoir leur  emboîter le pas. En effet cela ne sert a rien de faire venir des stars du football dans  des artistes comédiens, des musiciens ou autres personnes dites influenceuses pour faire  de la ''prodada''( ndlr, faire le malin ou la fignolade). Il est bon de construire et d'accompagner les clubs qui existent déjà, que ce soit au football, handball, basket, à la musique, les arts et la culture. Le ministre gouverneur du district autonome de la vallée du Bandama, Jean Claude Kouassi a décidé d'accompagner la section féminine de Bouaké handball club. Le ministre  et président du district autonome de la vallée du Bandama, Assahoré Konan Jacques a entrepris des activités génératrices de revenus pour les femmes de Gbêkê. C'est une bonne chose. Il faut que les autorités fassent davantage en nombre, en montant et en représentativité. Les jeunes artistes musiciens disent ne pas bénéficier de fonds pour la sortie d'un premier album. Le jeune raggaeman Elohim Schilo pétri de talent broie du noir errant en ville avec son riche répertoire, faute d'accompagnement.  Pourtant, il a un répertoire qui n'est pas loin d'un certain Alpha Blondy lorsqu'il était encore artiste en herbes.Comme Elohim. Schilo , beaucoup d'autres artistes  sont réduits à quémander des hypothetiques spectacles pour espérer avoir un cachet.

Au niveau économique, les jeunesses communales et régionales de la région ne semblent pas suffisamment encadrées et accompagnées sur le chemin de l'insertion économique et sociale par les élites locales. Hormis les projets nationaux, les initiatives locales de promotion des champions locaux restent inexistantes ou résiduelles si elles existent. Les jeunes évoquent les cas du Nigeria où des valeurs émergent dans de nombreuses villes secondaires. Pour organiser de simples rencontres, ces jeunes sont obligés de faire le pied de grue devant les bureaux des aînés.
Les femmes qui sollicitent les activités génératrices de revenus (AGR) se plaignent de ne pas être suffisamment soutenues à l'image des Maman Benz du Bénin ou du Togo. De la véritable promotion de ces champions locaux à Bouaké et dans le Gbêkê naîtra un véritable Bouaké nouveau pour un Gbêkê uni et prospère, ,gage de l'émergence de la Côte d'Ivoire., tant prônée par le Président Alassane Ouattara. 


Un Dossier de :   

Allah KOUAME, Journaliste -Juriste -Écrivain /

Simon DEBAMELA, Journaliste-Expert Culturel 

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