Bouaké/ Journée Internationale des langues des signes : L'ONG Andi-Senso Plus fait une proposition de taille pour les personnes sourdes

À la préfecture de région du Gbêkê, théâtre de la cérémonie officielle de la célébration de la journée internationale des langues des signes, Yeboua Faustin, Directeur exécutif de l'Association Nationale des Sourds de Côte d'Ivoire, a animé une conférence sur le thème annuel : « La langue des signes nous unissent ». Dans un développement en trois axes, le conférencier a mis l'accent sur la nécessité d'apprendre l'identité linguistique des sourds et d'en faire un outil de communication. Car, dira-t-il, la langue des signes permet « l'union entre les sourds eux-mêmes à travers l'iconicité ». En substance, Yeboua Faustin la décrit comme « un instrument d'union au niveau familial, scolaire avec l'école inclusive et enfin au niveau socioprofessionnel ». 

C’est pourquoi il a fait appel à la reconnaissance nationale de la langue des signes. « Nous demandons, au nom de l'ANSCI, que l'État de Côte d'Ivoire reconnaisse la langue des signes. Le faisant, nous arriverons à déployer tous les instruments de développement que l'État met à la disposition de la population » a-t-il soutenu. 

A l’initiative de cette deuxième édition de la Journée internationale des langues des signes à Bouaké, Madame Ledjou, présidente de l'ONG Handi-Senso Plus entend continuer sa progression dans la lutte pour la vulgarisation et la reconnaissance de la langue des signes à Bouaké. De façon pratique, elle a entonné l'hymne national en langue des signes avec les élèves de l'école Mamianou, dispensé une initiation primaire de ladite langue aux invités. Madame Ledoux a relevé que le premier instrument de communication d'un individu à sa naissance est longtemps resté méconnu et qu'il mérite d'être valorisé pour faciliter l'accès à l'éducation, la formation, l'emploi des sourds. « Les personnes sourdes vivent dans notre société et comme nous savons qu'elles ne peuvent pas avoir une autre société, nous devons aussi adapter tout à ces personnes. Donc c'est une journée au cours de laquelle chacun essaie d'apporter réellement son soutien aux personnes sourdes en les aidant à promouvoir leur identité linguistique », a-t-elle élucidé. 

Notons que la journée internationale de la langue des signes a été instituée en 2017, par l'assemblée générale des Nations Unies. Elle met l’accent sur la nécessité de préserver les langues des signes en tant qu’éléments essentiels de la diversité linguistique et culturelle à l’échelle mondiale afin de favoriser l’accès aux services et à une éducation de qualité dans ces langues. Mode de communication visio-gestuelle, la langue des signes est d'une importance capitale dans la construction d'un monde solidaire et unis sans l'exclusion d'aucun individu.

K. SEKONGO