Bouaké/ L'UNFPA sollicite l'aide des journalistes dans la lutte contre la fistule

SEKONGO Kassim Jeu 25 Novembre 2021 societe [568 articles] 957 Vue(s)
Bouaké/ L'UNFPA sollicite l'aide des journalistes dans la lutte contre la fistule
Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et son partenaire, l'Association Ivoirienne pour le Bien Être Familial (AIBEF), ont entretenu ce mercredi 24 novembre 2021, les journalistes de Bouaké sur la fistule obstétricale. Doter les journalistes des bonnes informations pour mieux renseigner les populations était l'objectif de cet atelier de formation qui s'est déroulé au siège de l'UNFPA situé au quartier Houphouëtville.

Découvert 2050 ans avant Jésus Christ, la fistule vésico-vaginale est une maladie qui se manifeste par la perte involontaire et incontrôlée de l'urine. Elle se présente par un « trou » entre la vessie et le vagin de la femme porteuse. Source de rupture de liens sociaux, la fistule vésico-vaginale fait souffrir en silence de nombreuses femmes atteintes de la maladie. Pour contrer, prévenir cette pathologie, l’UNFPA a orienté sa campagne de sensibilisation et de lutte vers les journalistes afin qu'ils soient le relais privilégié des informations auprès des populations. « La fistule est une maladie que la population ne connaît pas très bien donc nous voulons donner l'information aux hommes et aux femmes de médias, les informer sur la manifestation et la disponibilité d'une prise en charge pour qu'à leur tour, ils puissent faire passer l'information aux communautés et aux ménages », a expliqué Alice Zadi, coordonnatrice du bureau de l'UNFPA Bouaké. Monsieur Zaouli Bi Zaouli, conseiller technique à l'AIBEF, a conseillé aux femmes enceintes d'effectuer un minimum de 04 consultations prénatales et 03 échographies afin de déceler tôt la dystocie qui est une cause directe de la fistule obstétricale.

Selon Dr. Baï Arnaud Antoine Thierry, plusieurs facteurs sont directement ou indirectement à l'origine de la fistule obstétricale. Il s'agit entre autres des pratiques traditionnelles néfastes, à savoir : l’excision, l’ocytocique traditionnelle, les mixtures abondantes à boire, les efforts de poussée précoce, les manœuvres obstétricale et la manœuvre abortive ; une pression prolongée de la tête fœtale sur une vessie pleine, la dystocie, les grossesses précoces, un mauvais suivi du travail par une matrone mais aussi le manque de structures sanitaires de qualité dans les zones enclavées. Il a ajouté que, stigmatisées, refoulées et parfois même divorcées, les femmes souffrantes de la fistule vésico-vaginale « meurent socialement » en raison de l'odeur âcre de leurs urines.

Dans le cadre de cette lutte, il existe une coopération entre l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA) et le gouvernement de Côte d'Ivoire. Elle travaille à la prévention et à la prise en charge des femmes porteuses de la fistule vésico-vaginale. A en croire la coordonnatrice du bureau de l'UNFPA Bouaké, du 16 au 26 novembre 2021, une caravane gratuite organisée par les deux partenaires a permis de prendre en charge plus d'une vingtaine de femmes. 

 

K. SEKONGO

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