1975 Articles 19 Vidéos + 100 000 Visites / Mois Bouaké, Côte d'Ivoire
Cette célébration a tenu toutes ses promesses dans la deuxième plus grande ville du pays. À travers la mise en œuvre de nombreuses activités, notamment l'initiation des corps habillés à la langue des signes, l'organisation d'un panel sur la convention relative aux droits des personnes handicapées, et la tenue d'une journée sportive (cross populaire, fitness et match de gala) autour du thème « Mobilisons-nous pour les droits des langues des signes », Mme Ledjou Rosine Kouadio et son équipe ont mis les bouchées doubles pour assurer une parfaite organisation de cet événement à Bouaké.
C'était également l'occasion pour elle d'insister sur l'importance de l'apprentissage de la langue des signes pour favoriser une meilleure communication entre les personnes sourdes et leur entourage. « Partout dans le monde, c'est par le biais de la langue que l'on accède à tout ce qui nous entoure. Nos amis sourds, qui sont nés dans des familles où différentes langues orales sont parlées, ne peuvent jamais utiliser ces langues, car ils n'entendent pas ou n'ont pas la capacité de parler. La langue des signes est celle qui leur permet d'accéder à l'éducation, à l'information et de communiquer avec leurs parents et amis dans leur quartier. Comme nous avons l'habitude de le dire, la personne sourde n'a pas une autre communauté que celle dans laquelle nous sommes. Il est donc essentiel que chacun adapte ses actions pour intégrer les personnes sourdes, afin qu'elles puissent réellement trouver leur place à nos côtés », a-t-elle déclaré.
Saluant par la suite l'instauration de cette journée par les Nations Unies, Ledjou Rosine Kouadio a souligné que cela a permis de poser des actions concrètes pour vulgariser la langue des signes et la faire connaître. « Si cette langue n'est pas reconnue, c'est comme si les personnes sourdes disparaissaient », a-t-elle ajouté, en incitant les parents d'enfants sourds à les inscrire dans des établissements d'enseignement qui leur sont dédiés.
M. Dido Ouattara, chef de projet pour l'Association Nationale des Sourds de Côte d'Ivoire, a quant à lui insisté sur la nécessité pour l'État de Côte d'Ivoire de reconnaître officiellement la langue des signes. Cela permettrait d'assurer l'accessibilité des services publics, des hôpitaux et des tribunaux pour cette population. “Reconnaître la langue des signes signifie également reconnaître les interprètes de cette langue”, a-t-il déclaré.
K. SEKONGO