Dao Issa désormais docteur en droit privé
Le mercredi 24 avril 2024 restera marqué par le passage au grade de docteur de l'étudiant Dao Issa, qui a soutenu brillamment sa thèse unique de Doctorat intitulée « La gestion conjointe de la famille en droit civil ivoirien ». La soutenance s'est déroulée à l'amphithéâtre B de l'Unité de Formation et de Recherche des Sciences Juridiques Administrative et Politique de l'Université Alassane Ouattara de Bouaké.
Dao Issa a obtenu la plus haute distinction lors de sa soutenance de thèse. Ayant été à la hauteur des attentes des membres du jury, l'impétrant de SILUÉ Nanga, Maître de conférence au sein de l'UFR SJAP de l'UAO et par ailleurs directeur de thèse a décroché la mention très honorable avec les félicitations du jury à l'issue des délibérations. Le président du jury, Pr. Ouattara Aboudramane, Professeur Titulaire des universités à la faculté de droit et enseignant à l'université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan, a souligné que cette mention est la plus haute distinction qui peut être accordée lors d'une soutenance de thèse.
« La mention très honorable avec les félicitations du jury est la plus haute distinction que l'on peut donner dans le cadre d'une soutenance de thèse. Ce que l'on doit retenir c'est que l'impétrant aujourd'hui docteur Dao Issa s'est évertué dans le cadre de son sujet la gestion conjointe de la famille en droit civil ivoirien a présenté les modalités selon lesquelles la famille était géré par le mari et la femme et a montré les inégalités qui pouvaient avoir lieu dans le cadre de cette gestion en proposant des solutions pour y remédier. Donc on peut dire que c'est un apport considérable. Il est vrai que le jury a pu faire des reproches, apporter des critiques mais ce qui faut retenir c'est la volonté de l'impétrant de pouvoir renouveler la vision que l'on a de l'égalité homme femme. » a-t-il souligné.
Selon le Dr. Dao Issa, ce thème a été choisi car la gestion de la famille était auparavant centralisée et la responsabilité incombait exclusivement au mari. Cependant, depuis 2013 et 2019, plus précisément, la gestion de la famille est désormais conjointe. «Cela signifie que les deux conjoints doivent être impliqués dans la gestion », a-t-il déclaré. Cependant, selon le Dr. Dao Issa, cette disposition prévue par la loi ne semble pas être appliquée dans la société. « Dans les faits, nous constatons que la société ivoirienne n'est pas d'accord avec cette disposition, car les gens estiment que supprimer le rôle de chef de famille du mari n'est pas approprié et qu'il convient de le maintenir. Alors que la loi recommande une gestion conjointe », a-t-il regretté. Son travail scientifique sur ce thème visait donc à comprendre pourquoi la population ivoirienne rejette la gestion conjointe et à déterminer les mesures que le droit devrait prendre pour que cette loi puisse être appliquée.
Selon lui, sa thèse révèle que c'est le pouvoir conféré par la société traditionnelle, quelle que soit l'ethnie, à l'époux qui explique principalement le rejet de la société face aux lois sur l'égalité des sexes. Le Dr. Dao Issa propose donc que la loi résolve préalablement les problèmes qui lui sont propres, puis associe la population, les chefs traditionnels et religieux dans la promotion des dispositions relatives à la gestion conjointe, afin de déterminer comment cette loi peut être mise en œuvre dans la réalité.
K. S