Bouaké/Reconnaissance: Penda Touré ,la « mère » des victimes du Sida décorée par l’Etat français

Landry KOUAME Ven 12 Janvier 2024 societe [568 articles] 1462 Vue(s)
Penda Touré ,la « mère » des victimes du Sida décorée par l’Etat français
Pour avoir été décorée de la médaille de la légion d’honneur, Diagola Penda Touré a été célébrée par ses contemporains. Diagola Penda Touré, directrice exécutive du Centre solidarité action sociale (Csas), après près d’une trentaine de lutte acharnée contre le virus du Sida voit son engagement, sa détermination et ses succès reconnus par la république de France. En effet, cette grande dame vient d’être décorée de la médaille de chevalier de la légion d’honneur de ce grand pays. Une décoration qui honore non seulement la récipiendaire mais encore plus fait la fierté de sa famille biologique et de ses collaborateurs qui l’ont accompagnée dans tous ses combats, contre vents et marrées, durant toutes ces années.

C’est justement, ces derniers qui ont décidé de la célébrer, mercredi 10 janvier 2024, dans les locaux du Csas, sis à l’habitat de la Cnps, au cours d’une cérémonie solennelle qui a vu la présence des premiers responsables du ministère de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle de la région de Gbêkê, avec à leur tête la directrice régionale, Dr Fatoumata Bamba, des partenaires financiers, des partenaires qui luttent également contre le Sida, des médias, de la chefferie traditionnelle, etc.

A cette occasion, Mamadou Koné, au nom du personnel du Csas, a tenu à rendre un vibrant et solennelle hommage à sa patronne qu’il avoue appeler affectueusement « sa vieille mère ». Dans son témoignage émouvant, il a tenu à faire remarquer que si le Csas a atteint ce niveau de performance et de développement, c’est grâce à sa capacité de résilience, à sa personnalité accueillante et à son autorité souriante. Mais, pour lui son plus haut fait, c’est lorsque durant toute la crise militaro-politique, elle a bravé les armes au péril de sa vie pour aller à Abidjan chercher les Arv (Ndlr : Antiretroviral) pour venir sauver des milliers de vie d’enfants et autres personnes victimes du Sida qui étaient en danger de mort certaine à Bouaké où tout ou presque ne fonctionnait pratiquement plus. « Elle l’a fait au péril de sa vie », a-t-il souligné. Pour lui donc, c’est son parcours inspirant, sinueux, radieux, altruiste, une dame qui a la main sur le cœur…qui lui ont valu toutes ces reconnaissances ici en Côte d’ivoire, en Afrique et ailleurs dans le monde.

Pour ce qui est de ses collaborateurs, Mamadou Koné a révélé que lorsqu’un projet n’a pas de financement pour continuer la mission du Csas, elle a toujours fait en sorte à ce que le personnel reste mobiliser en respectant les engagements financiers qui les lient au centre. « C’est une femme au grand cœur », a-t-il insisté.

Autre témoignage et non des moindres, c’est celui d’Abdoulaye Bamba, Pca du Csas, qui voue une admiration sans borne pour la directrice exécutive du Csas qui a su redonner un espoir de vivre à des personnes qui se sentaient abandonnés du fait de leur statut de séropositivité. « Elle s’est donné corps et âme pour ne pas que ces personnes sombrent dans le désespoir. Heureusement, elle était là pour leur tendre sa main salvatrice », s’est-il réjoui. Non sans se satisfaire qu’aujourd’hui, ils sont nombreux qui vivent très bien en étant porteur de ce virus.

Pour sa part, la directrice régionale de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, a tenu à indique que Penda Touré mérite cette médaille parce que durant toutes ces années que nous avions travaillé avec elle, nous avions vu une femme déterminée pour la cause des enfants dont beaucoup ont réussi leur vie. « Nombreux de ces enfants qu’elle a pris sous sa coupe travaillent dans l’administration publique ou privée. D’autres encore sont à leur propre compte », a-t-elle relevé.

En prenant la parole, Diagola Penda Touré n’avait que des mots de remerciement à tous ceux et celles qui ont cru en elle et qui l’ont accompagnée dans cette aventure. Elle avait un mot gentil pour chacun et chacune d’elle. Elle n’a pas manqué d’avoir une pensée pieuse pour tous ceux qui, entre-temps, ont été rappelés à Dieu. Parmi ces disparus, il y a son défunt mari, Dr Moïse Touré, ex-propriétaire de la pharmacie Tsf d’Air-France 2. « Mon défunt époux a été mon tout premier soutien », s’est-elle souvenue. 

Rappelons que c’est le 15 mai 1995 que l’Ong Csas a été fondée avec pour vocation première la prise en charge des populations vulnérables, à savoir les personnes vivant avec le Vih, les handicapés, les femmes enceintes, etc. « Nous avons pour objectif d’offrir une prise en charge de qualité aux populations vulnérables et leurs familles dans les régions de Gbêkê, du Bélier, du Hambol, du Poro, du Tchologo, de la Bagoué, de l’Iffou et du Gontougo », a fait savoir, la directrice exécutive du Csas.

C. K

                    


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