Gbêkê/ Décès en cascade à Kpo-kahankro : Le ministre de la Santé descend sur le terrain et croise un fétiche qui serait à l'origine du mal

SEKONGO Kassim Mer 01 Février 2023 societe [524 articles] 6471 Vue(s)
Le ministre de la santé Pierre Dimba à Kpo-Kahankro
La crise sanitaire survenue de nouveau à Kpo-kahankro, dans le département de Bouaké (région du Gbêkê) dont le dernier bilan entre le 20 et 31 janvier 2023, fait état de 13 morts ( 2 adultes et 11 enfants) et 26 victimes (évacués au Chu de Bouaké) préoccupe au plus haut point le gouvernement.

 

Suite à cette alerte sanitaire, la deuxième du genre en moins de deux mois, le ministre de la Santé , de l'Hygiène Publique et de la couverture maladie universelle , Pierre N'gou Dimba, s'est rendu, ce mardi 31 Janvier 2023, à Kpo-Kahankro, village situé à quelque 7 kms de Bouaké ( sur la route de Djebonouan ). L'émissaire du gouvernement, accompagné de ses plus proches collaborateurs, spécialistes en infectiologie et maladies transmissibles..., avait un agenda à deux volets : s'imprégner des circonstances de la survenue du mal mysterieux et apporter la compassion du gouvernement,bien entendu en y installant des dispositifs sanitaires pour prévenir le mal .

 

 

Accueilli dans la cour du chef de village en présence des populations encore sous le choc , le premier patron de la santé a rassuré les villageois quant à la disponibilité du gouvernement à créer les conditions pour l'instauration d'une stabilité sanitaire dans la localité.

Le ministre qui avait dépêché d'urgence ses équipes sur le terrain aux premières heures de la crise, s'est félicité de ce que les morts ont cessé depuis leur arrivée. Aussi, de visu, Pierre Dimba a pu lui-même visiter le village pour s'assurer "que les populations qui sont là-bas ne sont pas malades mais également tous les malades " "Je pense, a-t-il noté, que la situation que j'ai eu est une situation stabilisée. Les diagnostics sont en cours et ça permettra de traiter en profondeur cette question. Mais ce qu'il faut dire c'est que pour que cela survienne il a fallu une cause. donc des investigations poussées sont entrain de ce faire et on occulte rien"

 

 

Quand les villageois évoquent un fétiche comme cause du mal...

 

 

Selon le ministre, les moyens conséquents ont été dégagés et les décisions ont été prises pour que les spécialistes fassent leur travail. Aussi a-t-il assuré de l'accompagnement de l'État qui apporte, à l'en croire, "la logistique et les moyens nécessaires pour que cette question soit maîtrisée".Pendant ce temps, les villageois, eux, attribuent cette mystérieuse escalade de décès à un fétiche, qui serait propriété d'un allogène hébergé par un certain Kouadio Kouassi, natif de Kpo-kahankro. C'est du moins ce qu'a

 confié le chef de village. Selon lui, le suspect serait en cavale et son hébergeur en garde à vue à la brigade de gendarmerie pour le protèger contre d'éventuelles représailles des villageois. "C'est vrai qu'au village, les populations ont évoqué des causes métaphysiques on va regarder cela. Mais nous, ce qui nous intéresse, au niveau de la médecine, c'est ce qui doit être fait pour que les malades que nous avons puissent être guéris mais en même temps identifier la cause pour ne pas que d'autres tombent malades", a précisé le premier responsable de la Santé qui dit avoir été dépêché sur les lieux par le président de la République, à la veille du conseil des ministres, vu l'urgence de la situation.

 

 

La piste de la vaccination écartée

 

 

Si le ministre, au cours de sa visite, s'est enquis des circonstances du drame, les équipes techniques, elles, vont travailler à déterminer les causes. 

Elles sont, selon le Directeur de l'institut National d'Hygiène Publique, à la recherche de l'agent déclencheur de cette crise. "Il ya plusieurs pistes qui sont évoquées. Au niveau de la communauté dans les plantations les populations ont l'habitude d'utiliser les pesticides. Est-ce que les pesticides sont à l'origine de ce mal là ? Nous sommes entrain de l'explorer. L'eau de consommation peut être à l'origine. Parce qu'à un moment donné, peut-être qu'il y a eu une contamination au niveau de l'eau ou bien il y eu un produit dans l'eau. Toutes les sources d'eau ont été prélevées, notamment la pompe villageoise où ils vont s'approvisionner. Il a, également, l'eau conservée dans les jarres. Mais nous sommes entrain d'explorer aussi une source environnementale", a égrené Joseph Bénié Bi Vroh. Ajoutant que des prélèvements d'eau ont été faits, des prélèvements de sang ont été faits, des prélèvements au niveau du LCR ont été faits et tout cela est une bagatelle de prélèvement qui a été fait qui vont être à la recherche de mobile.

 

 

En revanche, la piste de la vaccination, précédemment évoquée, a été formellement écartée selon le Directeur de l'INHP. "Parce que, a-t-il expliqué, nous n'avons aucune preuve et si c'était vraiment la vaccination vous avez constaté que parmi tous ceux qui sont tombés malades, il y en a qui ne sont pas vaccinés. Il ya des adultes qui sont tombés malades alors que ce n'est pas à eux qu'on a administré le vaccin." 

Au demeurant, pour l'efficacité de ces recherches, le ministre Dimba a demandé à la communauté villageoise de collaborer avec tous les agents de santé qui sont sur le terrain. 

 

 

Landry Kouamé, K.S et MDG

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