BOUAKÉ/ Chefferie traditionnelle : Nanan Kra Yao Timothée intronisé chef suprême d'Oko Farhis

Un règne porteur d'espoir ! L'intronisation de Nanan Kra Yao Timothée marque le début d'une nouvelle ère pour Oko Farhis. Chaque chant entonné et chaque pas esquissé par les habitants durant cette cérémonie symbolisent non seulement la joie d'accueillir ce nouveau souverain, mais également l'espoir d'une réconciliation des esprits. Le village aspire à un avenir meilleur, où tous vivront en parfaite harmonie, malgré les clivages politiques et religieux qui peuvent parfois diviser les fils et filles d'une même localité.

« J'ai connu le 12e chef qui a régné pendant plus de 30 ans. C'était un homme très aimable, à l'écoute de ses enfants. Aujourd'hui, le 13e chef a de nombreux défis à relever. D'abord, unir les habitants d'Oko Farhis, car nous sommes un village aux multiples facettes. Plusieurs partis politiques et religions coexistent ici. Il doit travailler avec tous ses enfants et prôner la paix, en étant un chef rassembleur, tolérant et capable de discernement. Ainsi, il pourra nous guider sans problème », a déclaré N'guessan N'dri Aimée, conseillère régionale et fille d'Oko Farhis.

Un sentiment partagé par Oussou Olivier Charles Koffi, responsable des affaires administratives de la Mutuelle de Développement d'Oko Farhis (MUDOF), présent lors de l'événement. « Souvent, dans nos villages, les cadres sont divisés sur certaines questions et ne collaborent pas pour le développement. Nanan Kra Yao Timothée doit être le ciment de l'unité du village, œuvrant pour la cohésion au sein de notre communauté », a-t-il déclaré.

Kra Yao Timothée, sixième enfant d'une fratrie de onze, dont huit femmes et trois hommes, est marié et père de neuf enfants. Il commence son parcours scolaire en 1963 à l'école primaire de Kanankro, dans la commune de Bouaké. La même année, il rejoint l'église protestante CMA du village, qu'il dirigera à l'âge de 20 ans. Par la suite, il devient conseiller auprès du révérend Amani Sika de l'église d'Air France jusqu'à l'affectation de ce dernier pour des raisons professionnelles.

Professionnel du bâtiment, Nanan Kra Yao Timothée a contribué à la construction de plusieurs édifices de Bouaké qui existent encore aujourd'hui, tels que la cité habitat de la CNPS, la base aérienne, Pétro Ivoire, et l'ancien EECI. Ancien président du comité PDCI-RDA d'Oko Farhis de 1980 à 1990, il a également exercé à la mairie de Bouaké en tant que maçon, puis à la direction de la construction et de l'urbanisme de la ville, d'abord au service topographique pour les lotissements, puis au service domaine jusqu'à sa retraite en 2018.

K. SEKONGO