2144 Articles 19 Vidéos + 100 000 Visites / Mois Bouaké, Côte d'Ivoire
L’image a tout d’un symbole. Celui d’un responsable censé incarner l’espoir du désenclavement rural, mais qui préfère l’hélicoptère aux routes qu’il est censé réhabiliter sinon doter de bitume. À moins qu’il ne s’agisse d’un aveu d'impuissance : celui de l’impraticabilité notoire de certains axes censés desservir ces villages. Le ciel devient alors plus sûre que la terre. Triste réalité.
Au-delà du caractère insolite de ce survol ministériel, c’est tout un pan de la politique nationale d’aménagement du territoire qui est mis en cause. Comment justifier qu’en 2025, des populations entières soient toujours contraintes de marcher dans la boue, quand leurs dirigeants survolent leurs misères sans sourciller ?
En 2022, lors des législatives partielles à Bodokro, une promesse avait été faite : bitumer la localité si le candidat du ministre, Jules Attimgbré, était élu. Il le fut. Mais depuis, le bitume, lui, se fait attendre. Quatre ans plus tard, la poussière et les ornières tiennent toujours lieu de politique publique.
En survolant les problèmes, on ne les règle pas. À force de fuir le sol, c’est la confiance du peuple qu’on finira par perdre. Les routes, elles, restent les veines du développement. Encore faut-il avoir le courage de les emprunter.
S. DEBAMELA