2209 Articles 19 Vidéos + 100 000 Visites / Mois Bouaké, Côte d'Ivoire
igbeke.com : 50 ans après, quel souvenir gardez-vous du Lycée Technique de Bouaké, vous qui en avez été un pensionnaire ?
Cissé Aboubakary : Le Lycée Technique de Bouaké, c’est bien plus qu’un simple établissement scolaire pour moi. C’est le lieu où j’ai vécu la majeure partie de mon adolescence. J’y suis entré en 1984, et durant toutes ces années, ce lycée a été notre univers, notre maison, notre école de vie. Revenir aujourd’hui pour célébrer ses 50 ans suscite en moi une grande émotion. Retrouver les camarades de la seconde à la terminale, revoir les dortoirs, les terrains de sport, revivre cette ambiance unique qui nous a façonnés… c’est tout simplement bouleversant.
igbeke.com : Qu'est-ce qui justifie votre présence à ce cinquantenaire ?
C.A. : Ma présence s’inscrit dans une dynamique de reconnaissance et de soutien. Il était important pour nous, anciens élèves, d’accompagner ceux qui font vivre cette école aujourd’hui : le ministre de l’Enseignement Technique, le proviseur, les élèves. Je tiens à remercier Mme Kandia Kamissoko Kamara, haute patronne de la cérémonie, le ministre Koffi N’Guessan, le ministre Assahoré, président du Conseil régional, ainsi que le ministre Amadou Koné, représenté par l’honorable Paul Dakuyo. Ce fut une belle fête, pleine de souvenirs et d’émotions.
igbeke.com : Une anecdote marquante de votre passage dans cet établissement ?
C.A. : Il y en a beaucoup ! Mais une me revient avec force. À l’époque, quand les repas à la cantine ne nous convenaient pas, nous n’hésitions pas à escalader la clôture, de nuit, pour aller acheter de la nourriture à Ahougnassou, près du château. C’était évidemment interdit, mais nous étions des adolescents pleins d’astuces... Jusqu’au jour où le surveillant général nous a pris en flagrant délit à notre retour. Résultat : trois jours d’exclusion. Un souvenir aussi marquant qu’amer !
igbeke.com : Quel message adressez-vous aux jeunes générations qui fréquentent aujourd’hui cette école ?
C.A. : Le plus important, c’est la rigueur. La détermination. L’acharnement au travail. Ce lycée a vu sortir de nombreux hauts cadres de notre pays. Aujourd’hui, les jeunes ont accès à des outils que nous n’avions pas à notre époque : laboratoires, salles multimédia modernes, ateliers bien équipés, plateformes numériques. Nous devions chercher dans des bibliothèques souvent mal fournies ; eux, ils ont tout à portée de clic. S’ils écoutent les conseils, s’ils prennent leur formation au sérieux, ils iront très loin.
igbeke.com : En tant qu’ancien pensionnaire, comment comptez-vous contribuer à l’essor de cet établissement ?
C.A. : Avec plusieurs anciens, nous avons récemment mis en place le Réseau des Anciens du Lycée Technique de Bouaké. Le Dr Diomadé Mamadou, Directeur Général de l’Agence pour le Développement Industriel (AGEDI), a été élu président de ce réseau. Notre objectif est d’accompagner l’établissement en proposant des stages, en encadrant les jeunes, et en participant à l’équipement des infrastructures. Ce lycée, c’est notre lieu de pèlerinage. Nous avons un devoir moral : celui de soutenir et de transmettre.
La Redaction
Propos recueillis par SDB