SAKASSOU / CULTURE : Kouamé Yao Bernard dit Berrah : « l’intellectuel n’est pas le lettré… »

Landry KOUAME Jeu 24 Juin 2021 culture [95 articles] 1253 Vue(s)
SAKASSOU / CULTURE : Kouamé Yao Bernard dit Berrah : « l’intellectuel n’est pas le lettré… »
L’espace "Wagnophè" , un espace numérique faisant la promotion de la destination du royaume Baoulé à Sakassou s’est entretenu le mercredi 23 juin 2021 avec un cadre de ladite localité .Dans sa rubrique d’intellection et de cognition, Kouamé Yao Bernard dit Berrah , administrateur principal des services financiers, conseiller économique et social et grand amoureux des choses de l’esprit, a animé une conférence, le samedi 19 Juin 2021, au centre culturel de Sakassou sur le thème « Quel entrepreneuriat pour le terroir du Walèbo ? Au terme de cette conférence,Kouamé Yao Bernard a bien voulu donner plus de détails sur le thème dévéloppé.

Vous avez dit une conférence au centre culturel de Sakassou, le samedi 19 juin 2021, sous le parrainage de monsieur Alloko Jean Luc qui est, comme vous, originaire de Walèbo.

Merci de nous offrir cette plateforme pour ouvrir une lucarne sur notre perception de l’être qui nous a amené à assumer cette responsabilité sur la terre de nos ancêtres, ce samedi 19 juin 2021.Dans notre démarche dialectique, notre conviction profonde est qu’au tant l’homme est matière et âme, autant il doit nourrir son corps et son esprit.En ce sens, les Walèbo desquels nous sommes, sont dépositaires d’un héritage dont la moindre figure n’est pas l’Ambassadeur Paul Akoto-Yao, scientifique reconnu, écrivain émérite, « Pablo » (pour les élèves et étudiants des années 1970 et 1980), célébrissime Ministre de l’Éducation du « monument » Félix Houphouët-Boigny.Le thème de la conférence, « Quel entrepreneuriat pour le terroir du Walèbo ? », était le prétexte tout trouvé pour saluer l’œuvre de nos devanciers mais aussi pour nous disposer, à l’instar de nos sœurs et frères de la région, à assumer notre communauté de destin.

 Quels sont les sentiments qui vous animent, à l’issue de la conférence ?

 À l’issue de ce partage que nous jugeons enrichissant, avec nos sœurs et nos frères, le sentiment qui nous anime est la joie, mesurée certes mais profonde, apaisante et un brin réconfortante. À l’ouvrage, nous mîmes le cœur et dans l’échange d’énergies qui s’ensuivît, il nous apparût, comme transfiguré par la positivité des nôtres, que nous fûmes modestement à l’aune des minima de leurs légitimes attentes.

Que recherchez-vous en acceptant de mener une telle activité essentiellement intellectuelle dans votre département ?

 L’aspiration, la nôtre, était l’immersion, le contact, au sens de ce que l’intellectuel n’est pas le lettré. Nous avons tellement à apprendre de nous-mêmes, de notre terroir ! Dans ce sens, notre négligeable contribution à cette oh (!) combien importante activité, répondait à trois besoins.D’abord, donner suite à la sollicitude gratifiante du jeune frère nôtre, Jean Luc Alloko dont les prévenances, la mélanine n’eut été, nous rougirent.Ensuite, confirmer que même dans nos contrées, la réflexion précède l’action. À notre sens, les Africains ne spéculent plus suffisamment. Nous ne théorisons plus assez. Souventes fois, dans la précipitation, l’improvisation et l’émotion, notre agir, nous nous installons.Enfin, essayer de transmettre à l’auditoire, l’intérêt d’avoir une vision en insistant sur le fait que sans vision, il ne peut y avoir de plan et donc pas d’actions de développement.Arrêtons de faire le lit des affidés, louangeurs et thuriféraires de tout acabit qui essaiment nos sociétés et, comme des sangsues, prolifèrent au détriment de la communauté.

 Pensez-vous que votre message a été entendu ?

Notre message a été forcément et fortement entendu. Nous  espérons vivement qu’il ait été aussi compris.D’emblée, sémantiquement, nous avons convenu qu’on écrira toujours « entrepreneuriat » avec « EU » et non « entreprenariat » avec « A ».En effet, le mot « entrepreneuriat » vient de « entrepreneur », qui s'écrit avec les lettres « EU » et pas « A ».Aussi, tout ce qui se dit à partir du Walèbo a une résonnance particulière. Sakassou est le siège du Royaume Baoulé. Nous devons enseigner à nos parents que l’époque de « l’homme providentiel » est révolue. Se concevoir unilatéralement ainsi est réducteur pour nos ambitions et aux antipodes de la réalité qui, elle, est plurielle et inclusive.Nous comptons rééditer l’expérience, si nécessaire en langue Baoulé. Au reste, nous serions plus à l’aise dans notre langue maternelle. Cela pour dire la pleine conscience que nous avons de situer la langue au niveau du récepteur. C’est pourquoi,  nous nous honorons de l’opportunité que vous nous donnez et du privilège que vous nous accordez de nous adresser à vos visiteurs.Recevez nos remerciements choisis parmi les plus déférents.

 Interview réalisée par  Djeh Pyco, depuis Sakassou

 

A lire aussi

Veuillez laisser un commentaire