1971 Articles 19 Vidéos + 100 000 Visites / Mois Bouaké, Côte d'Ivoire
Au titre des panelistes nous avons enregistre dans l'amphithéâtre KA du Campus 1 de Bouaké, Docteur Jean Vincent Kouamé, anthropologue de la santé qui a jeté un regard sur les facteurs sociaux et culturels du suicide. Le professeur Ousmane Zina, professeur agrégé de Science politique à l'Université Alassane Ouattara s'est appesanti sur les politiques publiques et la prévention du suicide. Enfin Docteur François Djo Bi Djo, Expert psychiatre est intervenu sur les aspects cliniques et thérapeutiques.
D'entrée de jeu, Docteur Jean Vincent Koua est revenu sur la recrudescence des suicides dans le monde, en Afrique et particulièrement en Côte d'Ivoire. A l'entendre, le suicide est un problème de santé publique. À l'en croire, la Côte d'Ivoire au vu des chiffres de l'organisation mondiale de la santé (OMS), se situe à la 3eme position des suicides en Afrique, et à la 26 eme place au monde. Pour définir le suicide il a dit se référer aux travaux du père de la sociologie française, le sociologue Émile Durkheim. << On appelle suicide tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif, accompli par la victime elle-même, et qu’elle savait devoir produire ce résultat. La tentative, c’est l’acte ainsi défini, mais arrêté avant que la mort en soit résultée. » , a-t-il cité le sociologue français.
De cette définition du suicide, Émile Durkheim détermine trois catégories de suicide à savoir le suicide anomique: qui a une variante qu'est le suicide fataliste, le suicide égoïste et le suicide altruiste.
'' Les hommes mettent plus vite fin à leur vie que les hommes.'', a rappelé Jean Vincent Koua. Il a aussi indiqué que dans le domaine des suicides, on ne parle pas de causes, mais de facteurs de risques. Pour lui, les suicides proviennent probablement des problèmes de famille, du rôle des médias. Les médias font en sorte que le suicide est vu comme une bonne chose. La situation matrimoniale, la stigmatisation sont aussi une cause des suicides. A l'entendre, les différentes crises successives vécues depuis 1990 en Côte d'Ivoire sont un facteur de suicides. Elles ont entraîné un changement au niveau des normes sociales. Le politiste, Professeur Ousmane Zina, maître de conférence agrégé université Alassane a sa suite estime que le suicide est un phénomène multidimensionnel et transversal. En Afrique l'on enregistre 11 personnes suicidées sur 100 mille. Pour Ousmane Zina, le phénomène du suicide gagne notre société. Il faut donc sortir des clichés, de la stigmatisation, des accusations gratuites pour l'approche clinique de cette problématique. Pour Ousmane Zina le suicide a toujours existé mais rejetté depuis l'antiquité, moyen âge jusqu'à nos jours. Citant Emile Durkheim, Ousmane Zina distingue le suicide des hallucinations, le suicide mélancolique dans lequel l'individu se noie dans l'alcool où il décide de se donner la mort. Nous avons aussi le
le suicide anxieux et le suicide impulsif. Tout vient de la radicalisation politique, économique, du champ social, des frustrations sentimentales et scolaires. Tout vient de la radicalisation politique, économique, champ social, frustration sentimentale, scolaires. Dans le contexte africain Ousmane Zina pense que le suicide vient du rejet de la sacralisation de la vie., du conflit entre la société de l'être et la société du paraître. La société du paraître est une société de forte consommation. << Il faut donc travailler sur les inégalités, repositionner la famille. En Afrique, estime-t-il, le groupe a existé avant l'individu. La collectivité à donner naissance à l'individu. Durkheim est parti de l'individu. En Afrique il faut partir du groupe.'' clôt Ousmane Zina.
A. KOUAME